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10 octobre 2011 1 10 /10 /octobre /2011 08:30

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Je rejoins l'enthousiasme des critiques, unanimes pour le film Drive. Adaptation d'un livre de James Sallis, réalisé par le  danois Nicolas Winding Refn et porté à l'écran par Ryan Gosling, l'acteur principal, le film est identifié comme une "série B". Certes à première vue, il en contient tous les ingrédients : règlements de compte sanglants entre la mafia et la pègre, courses poursuite dans Los Angeles, "A human being but a real héro", le justicier pour défendre "la veuve et l'orphelin".  L'intérêt du film, sa force d'attraction est la capacité du réalisateur de rompre avec ces clichés. Il les transforme, leur donne de l'épaisseur et aboutit à un film de première classe.

 

Les dialogues épurés se font discrets pour une musique toujours en accord avec le visuel. La lumière, la qualité de la photographie m'ont rapidement captivée.  Les plans fixes sur les visages illuminent les moindres rictus d'émotions: de la rage féroce à la grâce d'un sourire fragile, la gravité d'un regard autant que les  yeux pétillants d'un attachement naissant.

Ryan Gosling, me fait penser à James Dean. Une "gueule d'ange", une fausse tranquillité qui masque une tension intérieure, une résignation à la monotonie du quotidien, une indépendance affichée. Mutique, solitaire, avec un  "flegme animal", il déambule dans une existence réglée. Si une  rencontre inattendue, presque magique, l'extrait  de son univers noir, ce n'est que provisoire. La  rencontre de cette jeune femme aux attitudes encore enfantines le révèle à lui même, dévoile la face cachée d'une tendresse authentique.  Mais pour protéger  Irène et son fils et  croire  en  l'image intouchable du bonheur tranquille, le héros va plonger  dans  une folie meurtrière, mettre à nu sa violence refoulée. A suivre...

 

J'ai beaucoup aimé ce film, pas seulement comme un divertissement mais pour un "je ne sais quoi" dont je garde encore le goût...celui du 7ème art, forme narrative sublimant nos cinq sens: regardez ces plans lumière, écoutez cette musique, goûtez aux émotions  kaléidoscopes, effleurez leur rencontre, humez le parfum candide du couple inachevé...

 

 Bon film et osez votre  commentaire

LN

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6 octobre 2011 4 06 /10 /octobre /2011 07:58

 

 

 

Ce matin sans doute

une feuille solitaire

tombée en silence

 

ISSA

 

 

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Seule dans la ville aubépine,

L'éloge de la  lenteur.

Les cafés inaugurent le soleil levant,

fracassant le silence.

 

LN

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30 septembre 2011 5 30 /09 /septembre /2011 08:37
Ce n'est pas la lumière qui manque à notre regard, c'est notre regard qui manque de lumière.
 Gustave THIBON- Philosophe Français 
Né à Saint-Marcel d'Ardèche le 02 septembre 1903. Décédé à Saint-Marcel d'Ardèche le 19 janvier 2001

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En inclinant les yeux la lumière explose.
Les filaments de coton blanc coiffent la roche,
Dont la crinière coule jusqu'à la nuque de la Terre.

La chevelure d'eau fraîche asperge les âmes ébahies.

La lumière pétillante des regards

Éblouit les cieux. Zeus s’indigne.

 LN

 

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28 septembre 2011 3 28 /09 /septembre /2011 16:40

 

 

 

Une barque retournée. Il suffit d’oser reprendre le fil de l’eau, le fil de son histoire.


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L’angle s’élargit au fil de la marche du passeur. Embarqué vers cet horizon qui se rétrécit au loin, je vogue sur l’illusion de ce point de perspective.

 



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Détacher les liens pour larguer les amarres, le temps d’une virevolte aléatoire. Dans le  miroir  des cieux hésitants, les lignes de la route à suivre se confondent avec le rêve. Je me souviens de cette barque finlandaise qui m’emmena dans les profondeurs d’un voyage inachevé.

 

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Fissurée par les flots, l’embarcation quitte  à jamais la terre. Je  disparais avec elle,  au fil des mots…

LN

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24 septembre 2011 6 24 /09 /septembre /2011 21:48

Nils-Udo essaie de percer les secrets de la nature, de rendre visible à nos yeux l'invisible.

"Ce n'est que dans ses ultimes refuges qu'elle [la nature ] est encore intacte, inépuisable, écrit-il. là seulement, la sensation et l'enchantement sont encore réalité, à chaque instant, en toutes saisons, en tout temps, dans le plus petit comme dans le plus grand.Toujours...".

Extrait du catalogue Nils-Udo Nature. 2011

 

 Nils-Udo a participé à ce spot publicitaire pour un parfum Guerlain.

 

Quelques Photos...

 

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23 septembre 2011 5 23 /09 /septembre /2011 17:04

  nils-udo-1-tile.jpg

 

 

 

 Je vous invite à vous chatouiller l'âme devant une oeuvre qui rend hommage à la vivacité de la nature, à rêvasser devant ces univers imaginaires, composés d'éléments naturels. Cette exposition inaugura  peut être, lors de votre prochaine balade, votre première composition Land ART, à l'orée de l'automne: bouts de bois, feuillages, marrons, mousse...

 

J'ai découvert Nils Udo, créateur d'installations, peintre, photographe,  en feuilletant un livre sur le Land Art. Surprise de ces petits arrangements avec la nature, à l'opposé de l'artificiel des créations artistiques habituelles, j'ai guetté  au cours de mes  parties de campagne, des oeuvres inspirées de cette forme d'art, qui s'élabore dans et sur la nature, à partir de matériaux naturels.

 C'est avec un plaisir solitaire que je suis allée voir l'exposition*  link , au Musée de la poste, qui regroupe environ 65 oeuvres  de l'artiste : photographies d'installations, encres de chine et peintures. Le Land Art est, par essence, soumis à l'érosion du temps et du climat. La photographie est le seul moyen pour garder une  trace  de ces installations.

 

 Nils Udo se démarque de ce courant, apparu aux États Unis vers 1967, en choisissant de travailler avec des matériaux fragiles, trouvés exclusivement sur place. Il les arrange, les compose, au gré de ses résonances au paysage. La nature a toujours été sa seule source d'inspiration.  Chacune de ses installations respecte la symphonie alentour. Nils Udo rajoute une note à la partition lyrique de la nature, comme un point d'orgue,  un éclat à la beauté du paysage. Un arrangement, un rapprochement entre les éléments naturels qui pourraient être l'oeuvre  des  Dieux...Ces installations si tranquilles, posées sans bruit,  accordent l'éloge  de l'éphémère au cycle de la vie, toujours renouvelée.  

 


Nils Udo a démarré sa carrière par la peinture qu'il a repris depuis 2004. En continuité de ces installations, ses toiles consacrent la nature, dans une explosion de couleurs  vives, parfois acidulées, vibrantes d'une lumière éclatante. Une simplification des formes , une épuration des lignes, me fait penser à une oeuvre d'inspiration psychédélique, comme un voyage onirique dans des paysages originels, réinventés.



Plus sensible et fascinée par les installations,  devant ces compositions de cellules  végétales, j'ai entendu la poésie du vent dans les roseaux, senti la brise qui caresse l'eau sans la froisser, reconnu le crissement des pas dans la neige, humé les senteurs de l'écorce des arbres aromatisés au parfum des clochettes, contemplé le brûlé du volcan accueillant ces plumes, fleurs orangées, comme parure à la désolation de son dénuement. 


Cette pause de poésie a chatouillé mon âme, par l'évocation de la fragilité et la grâce de ce qui nous entoure. Ouvrons les yeux!!!!

Bonne visite!

LN

 

 

*L'exposition a lieu jusqu'au 1er Octobre 2011.


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20 septembre 2011 2 20 /09 /septembre /2011 12:17

MATT égrène ses 20 ans sur le chapelet de ses cartouches

 

 

  foto tel 031

 

 Ses rangers crottés alourdissent sa démarche.  Il porte sa carapace de toile et son casque dodeline au rythme de ses semelles boueuses, ralenties, foulant la terre meuble. Devant lui, les fidèles rescapés, derrière lui, le silence enivrant du désert, au loin le sommet découpe le voile blanchâtre du ciel embué, comme son cerveau.

 

afhan blog

 

 Un souvenir d’enfance le tire de sa léthargie étouffante. Sur l’estrade, ses muscles tremblent. Dans un léger raclement de gorge, sa voix résonne hors de lui tandis que  son regard s’accroche à une petite tache sur le mur de la classe. Il se souvient qu'il lâcha les rennes  de sa raison. Rimbaud l’enivra quelques minutes.


Tout en marchant résonne au fond de sa poitrine, Le dormeur du val :


C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.


Il dut sortir de sa rêverie rimbaldesque pour retrouver sa place dans les rangs. Sale journée. Plus rien ne frémit, ni le vent, ni les ombres, ni la lumière, seuls leurs pas lourds trompent le silence.


Je n’aime pas ces patrouilles dans les  villages. Pourtant c’est notre principale mission. Sécuriser la population, tenter de créer la confiance avec les habitants pour récolter des indices et dénicher les talibans. Nous sommes là pour protéger les civils mais sommes  souvent accueillis avec des pierres ou des regards cinglants de désespoir. Leur silence hurle colère et haine.

Nos semelles  sillonnent leurs récoltes, les épis se courbent à notre passage. Leur terre cultivée est notre  seule  assurance contre les mines qui jalonnent la région. Ici chaque mot peut signer ta mort, chaque pas peut t’exploser. Nous saccageons leurs champs, brisons  leur seul espoir de survie. La vache du village a péri sous nos mitrailles. Plus de lait, plus de vie. Sa dépouille fermente tandis que les mouches se délectent du sang séché.

Les hommes  lèvent les bras au ciel, implorent et pleurent. Leur pays est exsangue. Ils sont l’enjeu d’une guerre livrée à leur insu. Une balle inattendue des troupes occidentales  ou la gorge tranchée par le sabre taliban, ils se savent déjà des survivants en sursis.  Les enfants nous enserrent. Leur  grappe de rires espiègles, insouciants ou moqueurs nous quémandent un ailleurs.

 Ici, l’apprentissage de la survie est de toujours balayer les recoins d’un regard perçant mais rapide. La pointe de mon fusil fouille dans les décombres des maisons abandonnées, les débris d’objets, de cartons, de tôles. Parmi ces fatras, un livre tente de lutter contre la désolation en se cachant sous la poussière. L’écriture arabe  dessine des figures arabesques. Il se loge facilement dans ma poche, vestige de mon expédition.

Le soleil martèle mon casque, je sue sous mon barda. Des frissons se propagent, ondoient  sous ma peau tandis que mon esprit s’égare, s’absente. A TERRE !! «  Tu mangeras  la poussière. » Elle est blanche, celle du sable de l’enfer.  


Il boit une gorgée, puis une autre. Il se relève. Les tirs se poursuivent. Il court rejoindre les autres, dissimulés à l’orée du bois. Ils se regardent, suspendus à la   décision extrême de l’assaut.  « Couvrez-moi. Ils sont là, dans le fossé. Je vais les prendre par surprise. »

Aujourd’hui ils en ont eu quatre. Ils ont déterré ces talibans, ces  rats, tapis sous les racines des arbres, déchargé leur rage haineuse contre ces ennemis, ces ombres ondulantes, ces djellabas noires, sous lesquelles les armes  serrées dans leurs mains s’arc-boutent sur la révolution islamique.


Retour à la base.  Armadillo*, sud de l'Afghanistan. Comme des trophées, ils brandissent leurs sourires éjaculateurs, inondant leurs visages,  d’une revanche barbare. Mais leur gloire leur a valu des pertes.  Evan et Johannes, les compagnons d’armes, à la vie à la mort, ont rejoint le dormeur du val, troués par  des balles ennemies. Un troisième, Andreas, est blessé, évacué par hélicoptère. « On a été obligé de l’amputer des deux jambes, mais il va bien… » Leur humanité revient tambour battant : les yeux, humides,  se baissent, les rictus se figent. Leur camarade a échappé à l’assaut final, à la plaque commémorative. On peut vivre sans jambes.  Encore un jour supplémentaire de gagné contre leur propre mort.


Il l’a longuement embrassé, tenue sa main au-delà du bout de ses doigts, jusqu’à ce que  le vide s’en mêle. Epaulé par son ami, il résista pour ne pas courir, la prendre dans ses bras, encore une dernière fois. Il osa lui mentir. Il reviendrait, l’affaire de quelques mois. Il lui a promis : pas de combats, juste des opérations de sécurité. 


La Force Internationale d’Assistance à la Sécurité a été créée en 2002 suite aux attentats du 11 septembre 2001, r   assemble les forces de plus de quarante pays pour mener la guerre contre le terrorisme.  Son pays, le Danemark, petit pays d’Europe reconnu pour ses aspirations au bonheur du plus grand nombre de ses citoyens, y contribue avec l’envoi de 750 soldats. 

Matt comme ses compagnons est volontaire. A 20 ans, il vit dans sa famille dans le petit village où il est né. Ils ont tous grandi ensemble, comme quatre frères d’armes. A la vie, à la mort. L’occasion était trop belle de "devenir" les héros de leur enfance,  de vivre des situations extrêmes, d’incarner l’Aventure, celle que l’on raconte aux enfants, les yeux écarquillés.  Ils reviendront ensemble, le village fêtera leur bravoure, leur courage. Ils ne sont plus que trois…


Devant lui, à quelques mètres, les cercles enlacés des barbelés, scintillent au sommet des murs d’enceinte de leur base.  Ses yeux le piquent.  « Restez vigilants jusqu’au bout ».


Il l’a embrassé si tendrement, qu’il a capturé le goût de leur dernier baiser. Véra  est en lui, gravé sur le  médaillon de la dernière chance. Il prie, dans le souffle léger des âmes endormies, il prie de revenir, rejoindre le nid de leur histoire.   Chaque soir depuis son deux mois,  il vérifie derrière ses paupières,  que le sourire de Véra est toujours là, les  contours de sa silhouette bien nets, que la couleur des images ne s’efface pas. Il vérifie toutes les pièces de sa mémoire, contrôle l’état des fils de sa vie.

LN


*Armadillo, film documentaire de Janus Metz

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17 septembre 2011 6 17 /09 /septembre /2011 18:06

15 Septembre 2011.

Concert à La Flèche d’or, une salle de café-concert dans le 20ème, dont la façade délabrée offre un contraste saisissant avec la nouvelle et rutilante bibliothèque Marguerite Duras, située presqu’en face. Nous venons pour voir un groupe australien, The Jézabels.

J’avais le souvenir d’une ambiance un peu déjantée, un lieu alternatif, une ancienne gare avec une véranda donnant sur les rails infinis, abandonnés, qui ceinturent la capitale. Tags, vélos rouillés accrochés à la ferronnerie d’un escalier, qui semble cuivré par le temps et où plus aucun pas ne frôle les marches recouvertes d’une verdure affriolante.


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En attendant que le concert démarre, nous goûtons aux rares places assises sur les fauteuils rouges. Je sens que l’heure ici est aléatoire, comme indiquée sur la belle pendule, les aiguilles ne sont nulles parts. Nous écoutons les accents anglo-saxons autour de nous. Les p’tites anglaises sont habillées comme des « sacs », ou des p’tites filles au col Claudine… OUHHH et les hommes… so British.

 

 

YOU & YOU


Groupe inconnu pour nous. Dès les premières notes, je suis captée par la voix de Félix (son p’tit nom, depuis on a fait connaissance ). Bel homme, sensuel par sa voix, sa présence, sur un fond mélodique dynamique, très harmonieux. Le quatuor français qui chante en anglais, se produit sur scène depuis 2008, avec un premier CD sorti ce jour. A découvrir d’urgence. Je suis conquise par la façon dont le groupe est en phase avec le public, les vibrations circulent de la scène à la salle. Quelques mots échangés, des regards intenses, une présence contagieuse.

 

 

 

SHE KEEPS BEES


Alors là, le bazar sur scène. Les réglages ne sont jamais définitifs, une corde cassée se remarque à peine. Deux guitaristes, dont la chanteuse et un batteur. Un patchwork-pudding sonore indigeste, d’autant plus qu’il n’y a pas de bassiste pour les relier entre eux. Groupe anglais, sans regard pour la salle, tourné latéralement au public, les échanges se font exclusivement sur la scène. Je pense à Patti Smith et Suzanne Véga dans la voix et parfois le son du groupe, mais sans nouveauté ou créativité.

 


 

THE JEZABELS


Durant la pause, nous sommes allés parler avec le batteur, qui vend des CD et des tee-shirts du groupe, dans un coin de la salle. Nous avons connu ce groupe par la vidéo de Danny MacAskill, rider BMX funambule, déjà publiée sur ce blog ( Take a cycle on the wild side). Nik l’australien, nous confirme que l’Europe est venue en masse vers leur musique, grâce à cette vidéo. La magie du net...

Collés à la scène, le set démarre par notre morceau préféré « A Little Piece ». La chanteuse, toute de noir vêtue, fascine autant par une sensualité féline, qu’une froideur inaccessible. Les hommes l’interpellent, le crapaud exulte. Sa voix extraordinaire ondule, tournoie, comme une tornade, qui tourbillonne au dessus d’elle. Le regard perdu dans l’ailleurs de son intériorité, le public attrape une étoile sonore filante, échappée de la scène. Chacun des musiciens est concentré, aucun échange entre eux. Aucune expression de joie. L’appréhension de jouer bientôt dans la cour des grands ? Concert magnifique mais qui se terminera sans véritable échange avec nous, premiers messagers pour répandre leur musique.


 

The Jezabels - Copie

 

Un bouquet de trois concerts très différents. Nous avons fini par le délice d’un mojito, surchauffés par cette soirée délicieuse.


Même sans pullman, la Flèche d’Or fait toujours voyager...


LN & Charlie

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13 septembre 2011 2 13 /09 /septembre /2011 09:18

 

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Il y a 15 mois, j’ai mis mes pieds dans des chaussures ailées, alliées… des Mitzuno.

Je ne pensais pas que cela m’amènerait à ce qui va suivre.

Mitzuno, joli nom qui m’évoque les personnages de dessin animé de Hayao Miyazaki, une touche de magie enfantine où tout est possible. L’illusion d’avoir un moteur dans ses baskets. Je les chausse et instantanément je saurai courir, une joggeuse confirmée, moi qui suis par ailleurs dans une pratique sportive très régulière, de longue date.

Courir c’est aussi partager avec mon amour-coach un corps à corps, dans le souffle, la sueur, l’effort, et le plaisir du réconfort. Pulsée par une énergie tandem, propulsée vers l’horizon, accordant mes foulées au rythme des siennes, puis tapant la mesure sans métronome je retrouve son La.

 Extraite des mouvements d’alentour, les yeux rivés sur le déroulé du sol, mon unique point de fixité, je redeviens un élément de la Terre. L’esprit dans les talons, la pensée s’arrime à mon souffle.

 

Le Souffle, je l’ai trituré, cherché, interrogé son mécanisme. J’ai expérimenté 2 inspirations pour 3 expirations. Puis 2 sur 2, revenue à 2 sur 3, me voilà stabilisée sur 2/2. « La respiration ça se fait tout seul, n’y pense pas… » . Mais je ne fais que ça d’y penser. Je sue, je m’essouffle. Je me concentre. « Normalement on doit pouvoir parler en courant… » . Une fois, une seulement, j’ai testé. Je me suis donc mise à parler toute seule pendant mon entrainement, en solitaire… sur quelques pas. Ridicule, je me suis sentie. La rencontre avec mon souffle m’a convaincue d’arrêter de fumer, soutenue par une décision tandémique… Jusqu’ici tout va bien. Devenue addict au sport pour combler le manque…

 

20 minutes, puis 30, 40, parfois 1H05. Mes progrès sont laborieux, en décalage de mes efforts. Quelle énergie dépensée. A chaque tour, en aquaboniste, l’idée de l’abandon s’immisçait sur mon inspiration, expulsée après quelques expirations.

J’ai pu penser que je n’étais pas faite pour la course. Des progrès trop lents, le sentiment de stagner, régresser. Puis un palier atteint me détourne de l’abandon: mes foulées s’améliorent, plus toniques, mon souffle se stabilise. Je suis toujours couleur tomate à l’arrivée, mais je récupère plus vite.

 

Coachée, bichonnée, encouragée, j’ai donc participé à la course La Parisienne de 6,6 kms. Seule parmi 28 000 participantes, pour le 15ème anniversaire de cette course au profit de la recherche pour le Cancer du sein. Un circuit entre le pont d’Iéna et le Champ de mars.

Après 2 heures d’attente où notre vague s’écume de rage, nos corps refroidis par la pluie qui a aussi attendu 2 heures avant de s’ébrouer, nous nous échauffons. Courir contre vents et marées. La pluie s’égrène sur mes bras et mes jambes nus, je me pousse contre le vent qui me repousse. Je me réchauffe. Je cours sans penser, m’abreuvant de Paris qui défile. Sur les cotés des cordons de silhouettes souriantes, scandent des encouragements, des prénoms, des « Allez les filles ». Des enfants, sous leur parapluie, érigent fièrement des banderoles « Bravo maman ».

Je cherche de temps en temps mon amour, une casquette sous la pluie… Trop de monde. Je décide d’attraper au vol  tous ces encouragements et les rythmes des fanfares qui me boostent.

 

3 km. Déception. La distance parcourue ne représente que la moitié du parcours. Soigner sa monture. Ne pas m’emballer. Je repère une joggeuse juste devant moi, depuis un moment, même rythme, elle devient mon point de repère. Je ralentis pour m’assurer de tenir, finir la course. Déjà certaines troquent la course contre la marche.

Je transporte toujours mes personnages internes qui me chuchotent, me guident, me rassurent selon les situations. Et là j’entends sa voix « Allez tire sur tes muscles, allonge tes foulées… ».

 

Ravitaillement. Un verre d’eau, je le prends inutilement. Il faut choisir, boire ou courir. Une montée à la sortie du pont de l’Alma. J’accélère : la technique du crapaud et de la grenouille pour ne pas se laisser absorber par le sol. Décoller pour ne pas caler. En un éclair passe la princesse Diana. 4 km. Un virage, la courbe relance mon élan. J’aperçois le pont, le Trocadéro, le Champ de mars. 5 km. J’alterne un ralentissement pour être sure de finir le parcours, puis j’accélère pour arriver plus vite. Le portique de l’arrivée se profile, je mets le turbo. En surchauffe, dans un dernier effort, je franchis la ligne en levant les bras au ciel, exultant de joie, puis je suis le mouvement... en marchant.

41 minutes et 34 secondes

Ce dimanche 11 septembre, comme dit Charlie, une course pour la vie contre la barbarie de la mort

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8 septembre 2011 4 08 /09 /septembre /2011 07:40

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J'ai serpenté sur le chemin.

D'une pirouette sur les rondeurs de la colline,

Le monde m'a tourné la tête...

 

J'y ai perdu les clefs de la raison,

Un instant seulement.


  Captive de la ville,

Je foule le bitume,

Sec et dur.


LN

 
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  • : Chatouillement de l'Âme
  • : Au gré de mes états d'âme j'écris des nouvelles en épisode, des haïkus, des phrasés. J'expose mes tableaux, je vous fais partager mes impression sur les films, les expositions, les livres et j'organise des concours de jeux d'écriture, tout ceci sur fond musical. partage de la musique
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